dimanche 4 mars 2018

Histoire d'un Cahier Bleu ...



Il y a le récit, l’histoire … et puis, au fond, au cœur de tout, il y a le silence, l’espace blanc vidé de toute voix.  
Je n'ai pas eu d'éducation religieuse. En moi le sentiment, la sensation de l’existence de dimensions plus élevées a toujours été naturelle, instinctive mais aussi très rationnelle. 
Je me souviens qu'à l'âge de cinq ans, je me réveillais dans la nuit, et là je ne faisais que sentir, penser et parler avec l'Infini, avec l'Univers, avec Dieu, la Vie ...
L'écriture, la plus authentique de ma vie et peut-être la plus merveilleuse et douce que j'ai jamais expérimentée, a commencé quand j'avais huit ans. A ce moment-là, j'écrivais à Dieu sur un carnet bleu.
J'avais un endroit secret, dehors, derrière la maison, où, assise sur les marches de pierre,  je me sentais dans les bras de l’Être Suprême qui, pour moi, était comme le Ciel, parce qu'Il était partout, Il était en tout.

Ce journal était devenu mon plus Grand Ami. J'étais si sûre qu’ Il m’entendait, et cette relation était la seule raison de vie, le seul sens qui me semblait logique et beau. Je pensais tant aussi à la mort et à la souffrance et je sentais en moi une telle envie de tout expliquer, de tout embrasser pour le donner à tous. Bref, je sentais le poids de l'existence. Et J'avais enfin découvert le Ciel ... et il était vivant, et je Le regardais en écrivant, comme on regarde l'Aimé. C’était tellement beau, comme le plus doux des sourires, celui à travers lequel l’Être donne tout de soi et son amour se déverse dans l’âme vidée dans une plénitude totale qui se manifeste. Je  sentais que Dieu était là dans le ciel, mais aussi très proche et je me sentais tellement écoutée, aimée ... J’adorais rester en écoute. C'était une réalité et c'était Lui, le Père de tous, aussi immense que le Ciel, aussi merveilleux que l'Amour que je ressentais à l'intérieur, si proche, dans le cœur. 
Cette voix d’Amour, comme une caresse, était une véritable promesse d’AMour, de Paix et d’Infini, déclinée au présent … Elle était, elle est l'Amie de toute la vie, l'abri, la certitude ... au delà de tout, malgré tout, car en tout elle ne cesse de donner de soi ... de se faire encre qui baigne la page, larme qui partage, caresse qui s'insinue ,,, partout, partout, comme la lumière seule peut faire. 

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