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Voici-le, le pouvoir « destructeur » de
la mémoire qui résiste au pouvoir créateur/destructeur
de l’instant présent. La mémoire s’insinue au cœur de l’instant donné en forme
de jugement en compromettant/corrompant la relation entre sujet et objet. Peut-être
que le temps même soit le résultat de cette ingérence. La perception de l’absence saurait donc fausse :
tel un trompe-l’œil, elle ne saurait rien d’autre qu’un résidu, « un effet »
induit par le désir (?), par la volonté de retenir (?) ce qui n’est
plus là (derrière ce désir, cette volonté il doit être un jugement). Notre
cerveau par sa nature compare, affirme, nie … en étant toujours en quête de
quelque chose de quoi s’approprier, de quoi s’enrichir, de quoi aussi se délivrer
etc., (divertissements) tandis que la Réalité en engendrant l’instant présent tue
le passé, tout simplement. Le Temps vertueux est un Shiva dansant. Il est destructeur
autant que mort, et au même temps il est « cause » efficace de la seule
vie réelle, celle du présent.
Il s’agit donc essentiellement de voir. Si on voit
ce mécanisme dans sa totalité, on ne peut que rester consciemment dans la
vision en adhérant à l’Intensité de l’enfance qui est, dans son essence, pure
attention sans jugement. La paresse est donc Un avec la mémoire, avec ses résidus
de vie, images d’un passé qui n’est plus là et qui ne fait que s’arracher à sa propre
mort.
Les deux termes de l’expérience sont donc la compréhension
du mécanisme fondé sur la réaction qui domine le fonctionnement du cerveau d’un
côté et la qualité d’attention de l’enfant (qui voit sans juger) de l’autre.
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