Quand,
par un jour de pluie, un oiseau de passage
Jette au
hasard un cri dans un chemin perdu,
Au fond
des bois fleuris, dans son nid de feuillage,
Le
rossignol pensif a parfois répondu.
Ainsi fut
mon appel de votre âme entendu,
Et vous
me répondez dans notre cher langage.
Ce
charme triste et doux tant aimé d’un autre âge,
Ce pur
toucher du cœur, vous me l’avez rendu.
Etait-ce
donc bien vous ? Si bonne et si jolie,
Vous
parlez de regrets et de mélancolie.
-Et moi
peut-être aussi, j’avais un cœur blessé.
Aimer n’importe
quoi, c’est un peu de folie.
Qui nous
rapportera le bouquet d’Ophélie
De la
rive inconnue où les flots l’ont laissé ?
Mai 1843
Mai 1843
Alfred
de Musset, Ouvres, Charpentier Éditeur, Paris, 1867, p. 129
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